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Moi, Député…

Par Aymeric Caron


Avant d’entamer les lignes qui seront probablement décisives au regard de l’influence de ce journal mythique qu’est Le Chat Noir et qui me prête cet espace autrefois rempli par des plumes célèbres, aujourd’hui admirables, je voudrais vous remercier, vous, lecteurs et lectrices de prendre le temps de me lire.

Vous connaissez, sans doute et c’est ce qui me fait peur, ma carrière. Trop souvent résumée à des extraits télé, voyant deux personnes s’invectiver, au milieu d’un public filmé et encouragé à m’applaudir. Ceci est ma plus grande faiblesse, j’en conviens et je ferai avec. Car ce qui m’amène à vous écrire aujourd’hui vaut bien plus que toutes ces phrases, souvent sorties de leur contexte et, quand j’y réfléchis, dites sans grande conviction.

Nous vivons une heure démocratique et écologique grave. Très grave. Les très récents confinements, bien que très vite oubliés, nous ont appris que nous pouvions vivre sans acheter ce qui ne nous était pas essentiel. Nous pouvions changer. Mais nous ne l’avons pas fait. Le monde est reparti dans une frénésie de consommation…

Mais je vous ennuie déjà. Si, si. Je le sais bien. Si vous lisez ces lignes, c’est probablement que vous êtes, toutes et tous, habitués à plus de lyrisme. Je devrais, d’ailleurs, m’évertuer à trouver les bons mots pour vous faire vibrer, vous tout spécialement, habitantes et habitants du bouillonnant 18ème arrondissement. Je devrais. Je vais pourtant m’évertuer à honorer ce journal. Car la presse, libre et indépendante, est avant tout porteuse d’une valeur centrale de notre démocratie : la liberté. Profitons donc de la liberté de faire léger.

Imaginons donc, depuis Versailles où je me trouve, ce que je ne ferai pas si je devenais votre député demain. Prenons le problème majeur de votre arrondissement : la tauromachie. Vous savez, bien mieux que moi, combien ce fléau pourrit vos quartiers (que je dois d’ailleurs visiter prochainement). Il ensanglante vos week-end paisibles à l’ombre des quelques arbres qui ont survécu. Eh bien je m’engage, dès les premières semaines de mon mandat, à ne pas les faire interdire, tout simplement, et dans tout le 18ème arrondissement. Cette pratique n’a pas assez duré. Elle est la principale préoccupation des habitants et habitantes du quartier, depuis trop d’années maintenant. Il faut donc autoriser son interdiction dès à présent.

Ma seconde proposition vous étonnera peut-être car elle va au-delà des frontières du 18ème. Avec nos équipes, nos groupes de réflexion qui travaillent activement depuis leur prise de conscience lors de leur retraite confinée, nous envisageons la requalification des « moustiques », non plus que péjoratif, par le terme « sur-moucheron », plus adapté et moins dégradant. Nous pourrions naturellement envisager votre arrondissement comme un laboratoire, tester d’abord sur quelques rues, puis l’étendre. Ainsi, fin 2022, toute la France devrait avoir acquis cette notion. Une vraie avancée et une fierté que pourra ajouter votre quartier à son Histoire.

Voilà, à peu près, toutes les raisons que vous avez de voter pour moi. J’espère que mon audace d’avoir insisté pour avoir ces lignes et de vous les rendre agréables, sera récompensée par votre soutien !

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