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La prédiction – Num 31

Mars

Ma belle blessée que les dragons convoitent Que ne feraient-ils pas pour posséder ton corps… Divinité qui ne ferme jamais les yeux.  Un battement de cils et tes terres seraient piétinées ! Je te regarde tu es recouverte de traces indélébiles… Vagues à l’âme sur tes eaux souterraines. 

Quête entêtante vers tes contrées lointaines  L’homme avide regarde ce dont il pourrait se saisir, Abuse de ton corps comme sur une dernière cigarette on tire Pendue à des lèvres entre lesquelles s’esquissent des mots durs.

Tes volutes mystérieuses et ton obliquité remplie d’ivresse Rendent ta voix aussi belle qu’une femme libre qui séduit. Peu importe l’heure du jour ou de la nuit. Le loup te lèche comme une lune éconduite qui refuse l’amertume de tes refus répétés. La traque.

Ton atmosphère sulfureuse enchante l’univers,  Pourtant froide et en colère face aux corps qu’on enterre sous tes yeux. Ton corps criblé de balles, cratères obsidiennes; cicatrices de ta chair éclatée, Preuves que tu fus le berceau de tes futurs assaillants. Post partum.

De tes terres d’agonie, tu nous observes mourir, blessée. En toi coule le sang vertueux, regarde-nous, certaines sont encore vivantes.  Accueille-nous Mars.  Prête-nous ton bouclier afin de reprendre notre souffle.

Et toi? Arrives-tu encore à respirer ?

Cible ronde, sein sur lequel on pointe une arme,  Épuisée à la vue des chutes et des cycles incessants, contemplant un monde d’incestes et rempli de notre sang, caché. Secrets. Pourtant vivent encore mille pensées, en ton cœur; obsédantes. Derniers espoirs.

Tempêtes de sable, tu es abrasive, tu te défends. Mais un coup de tonnerre et ta cervelle liquide se répand…. bruit familier. Trottoir.

Alors que ta pesanteur pèse moins lourd que le poids de celles qu’on exécute, Lentement tes souvenirs s’effacent. Oubli. Tu regardes autour de toi le sort de tes comparses, tu n’es pas la seule à te vider de ton sang. Agonie.

De violente à fragile il n’y a qu’un sourire, le masque insensible est celui d’une femme en lutte pour sa vie. Presque éteinte pourtant seulement quelques soubresauts t’animent  La rougeur de ton corps rappelle celui des femmes qu’on abîme…

La prédiction

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