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Catalogue de l'exposition des Arts Incohérents

Liste authentiquement incohérente des œuvres y présentées à l’Olympia dans le cadre de l’exposition du retour.



Les dames peuvent garder leur voilette, les hommes sont invités, en marque de respect, à retirer leur couvre-chef et à admirer ces œuvres avec recueillement à un mètre de distance des cimaises. Des mouchoirs sont à la disposition des visiteurs (teuses) submergé(e)s par l’émotion. Il ne sera procédé à aucun remboursement. Les représentants en aspirateurs, quémandeurs, vendeurs d’encyclopédies doivent sortir immédiatement. Les concierges, seulement toléré(e)s ici, adopteront une attitude respectueuse, voire contrite, et ne procéderont à aucun nettoyage.


Hors catalogues


Alphonse Allais, Des souteneurs encore dans la force de l’âge et le ventre dans l’herbe boivent de l’absinthe. Date d’exposition inconnue. Un rideau de fiacre en tissu de moire verte, dans un cylindre en bois de placage agrémenté d’un cartel en laiton gravé du titre de l’œuvre, rosaces en bronze doré à décor de fleurs et manivelle servant à dérouler le rideau. Monogramme A.A. gravé à la suite du titre. Alphonse Allais reprendra ce titre, et cette couleur, dans son fameux album Primo avrilesque publié chez


Ollendorff en 1893.

« Une seule exposition m’avait offert son hospitalité, celle des Arts incohérents, organisée par un nommé Jules Lévy, à qui, pour cet acte de belle indépendance artistique et ce parfait détachement de toute coterie, j’ai voué une reconnaissance quasi-durable. Si j’ajoutais un mot à ces dires, ce serait un mot de trop. Mon ŒUVRE parlera pour moi ! »

Auteur inconnu, Un la peint. Lavis d’encre non signé sur carton. Une œuvre essentiellement moderne, à poser n’importe où et devant la bonne personne, au choix.

Et, dans l’ordre chronologique des expositions (les numéros sont ceux figurant sur les catalogues imprimés d’origine) :


1882


(N°15) Paul Bilhaud, Combat de nègres pendant la nuit. Huile sur toile, 1882. « Poète, né à Nohant, élève de Gray et rapin de Luigi-Loir ; 76 rue de Seine. » Une œuvre bien sombre mais essentielle, probable hommage à la couleur de la queue du Chat ?

1883

Foloppe, C

asque-a-meche rex. Taille directe sur bois polychrome, signé en creux en bas à droite JFolop. Baguette d’encadrement en bois naturel portant une suite d’inscriptions gravées en creux : l’Petit gâs – la tailleuse – l’irrésistible Monnier – la laveuse – La bonne Manman.




(N°111) Foloppe, Matines. Taille directe sur bois polychrome, signé en creux en bas à droite Folop. Baguette d’encadrement en bois naturel sur laquelle est un cartel d’intitulé manuscrit : à la ferme.



« Foloppe (Jules), né à Champosoult, élève de M. Kunvassey, 12, rue des Apennins (Paris-Batignolles) ».


(N°224) Paul Mesples, Une affaire d’honneur, eau-forte et pointe sèche sur papier vergé. Dédicacée et signée : « à l’exquise artiste Mlle Amélie Diéterle / Hommage d’un de ses admirateurs / P.L. Mesples. » « Mesples (Eugène), né à Paris, rue de Laval, 39, élève Itrier ».


1884


(N°36) Boquillon Bridet, Mon bilan. Dessin à la plume et encre noire, lavis d’encre et aquarelle. Signé « Bridet ». « Acquis par la compagnie des Omnibus ».


(N°37) Boquillon Bridet, Essai de peinture mouvementiste. Dessin au lavis d’encre brune, crayon graphite et gouache blanche. Annoté en bas à gauche : « Appartient à la famille Godillot. » et dans la partie basse : « L’encouragement poussé à la dernière extrémité ? » « Bridet (Boquillon), caricaturiste, né à Paris, élève de sa tante, renonce à ses œuvres, mais pas à ses pompes. – 4, rue de Calais ».


(N°79) Folop, M. Duruisseau dentiste (peinture à l’eau sur marrons qu’on fit.) Bois sculpté polychrome.


(N°94) Gieffe, La Tortue et les deux canards d’après Lafontaine (Molière). Huile sur carton. Cadre en bois peint, agrémenté de papiers imprimés découpés et collés, papier mâché, éléments de dinette en céramique, cordelette.


(N°95) Gieffe, La messe de minuit à Vazil-Souar (Morbihan) Peinture hygiénique à l’instar de Paris. Huile sur carton. Au revers, tampon au pochoir du marchand de couleurs Hennequin, 11, avenue de Clichy, Paris (attesté à cette adresse de 1874 à 1903).« Cet effet de nuit, exécuté à la manière noire par un artiste obscur, renferme des morceaux d’une délicatesse infinie qui ont pu faire suspecter les procédés employés par le peintre. Quelques personnages tels que M. Yves, le cocher et le vieillard affligé d’une fluxion qui est à sa gauche, semblent justifier cette opinion. Mais il suffit de jeter un regard sur la figure qui cherche l’âne pour voir que jamais la photographie n’a atteint cette intensité de vie, cette puissance de modelé et ce relief vigoureux qui fait sortir la figure du cadre ».


(N°96) Gieffe, Coup d’œil rétrospectif. – Comme quoy Messer Satanas sortant du Sabbat cerchoyt de l’œil une âme qu’il croyait avoir oubliée. Huile sur panneau de carton, papiers découpés et collés, tissu, planchettes et baguettes de bois formant boîte. Œilleton central ouvrant sur un miroir interne dans lequel se reflète un motif peint au revers du panneau facial. « N.-B. – La maison se charge de la construction d’appareils pour la pose artificielle de l’œil naturel automobile. Conditions spéciales pour familles et maisons d’éducation. Gieffe, né au Fitte, dans l’Adêche, élève des ballons rouges au gaz d’hydrogène ».


(N°194) Charles Gallot dit Serlach, Ma première culotte. Plat en terre cuite polychrome à bord chantourné, en fort relief d’un enfant grimpant à un arbre et pourchassé par deux oies. « Nous ne félicitons pas l’auteur de la façon dont il s’habillait dans sa jeunesse. Serlach (Charles), fils de ses œuvres, est arrivé sans maître, né à Carentan (Manche). – 1, boulevard Beaumarchais ».


1886


(N°105) Eugène Grivaz, Les voyages déforment les jeunesses. Huile sur toile. Au revers : tampon au pochoir du marchand de couleurs Dubus, 60, boulevard Malesherbes à Paris (attesté à cette adresse de 1877 à 1897). Cadre en bois naturel agrémenté d’une Marie-Louise dorée, surchargé dans le coin inférieur droit d’un lapin esquissé à l’huile. Cartel en papier cartonné et doré à l’imitation du laiton avec inscriptions manuscrites : E. Grivaz / les voyages déforment les jeunesses. « Grivaz (Eugène), né à Paris, la preuve c’est qu’il n’est jamais monté sur la colonne Vendôme, fait du canotage dans des bateaux Louis XV (très rares), 178, faubourg Saint-Denis ».


1889


(N°150) Gieffe, En vedette. Taille directe sur bois polychrome.


(N°153) Foloppe, Collection de costumes. (?) Taille directe sur bois polychrome. Trous de fixation (?) dans la partie basse. Au revers : signature manuscrite J foloppe et annotation Lambrequin no1. Etiquette de l’emballeur de Beaux-Arts A. Robinot, 50, rue Vaneau – Paris. Mentions de ces œuvres et d’autres non retrouvées dans le catalogue :« 

(N°148-149) Gieffe (Ernest) récidiviste comme d’habitude, élève ses enfants dans la crainte des gendarmes, demeure sur les Alpes.


(N°150) Gieffe, frère jumeau du précédent, mais plus distingué, même adresse.


(N°151) Gieffe, frère du précédent, mais un peu plus jeune, même adresse.


(N°152) Gieffe, frère cadet du précédent, plus ardent, même adresse. Gieffe, junior et fichu un pain, frère de la séquelle qui précède, a tout de même du talent, même adresse, j’oserais dire, un peu plus encore que les autres ».


(N°266) Paul Mesples, Une affaire d’honneur (déjà présent en 1883). « Mesples (Eugène-Théophile-Ernest), né à Paris de parents français, maître dans l’art du dessin, partage avec René Benoist la direction du Costume au Théâtre, demeure 46, rue des Martyrs, tout au fond des cours, au-rez-de-chaussée malgré plusieurs petits escaliers, a un atelier entouré de jardins, respire librement et expose. Une affaire d’honneur. N.-B. – A déjà exposé sous ce titre. Sera-ce la même affaire ??? (Note du Jury) ».


1893


(106/1) Gieffe, Mademoiselle Perpétue, laquelle gagna le prix de vertu en l’an 1811. Huile sur carton à l’imitation d’un tambourin. Au revers, calendrier de forme rectangulaire, année 1883, « A la place Clichy, rue d’Amsterdam et rue de St. Petersbourg, Paris » (106/2) Gieffe Le sire de Bechamel, ampessade des officiers de bouche, en son harnais de bataille (1673). Huile sur papier contrecollé sur carton à l’imitation d’un tambourin. Au revers, calendrier de forme rectangulaire, année 1883. « « A la place Clichy, rue d’Amsterdam et rue de St. Petersbourg, Paris. » Discrètes esquisses au crayon. Monogramme « G. » en bas vers le centre. (106/3) Gieffe, Mell Odette de Vaufumée portraicturée au vif le lendemain de ses nopces. Huile sur papier de forme cintrée dans les parties supérieure et inférieure, contrecollé sur carton à l’imitation d’un tambourin. Au revers, calendrier de forme rectangulaire, année 1883, « « A la place Clichy, rue d’Amsterdam et rue de St. Petersbourg, Paris. » Non signé.


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