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Traité sur la Connerie par le Professeur Alphy


Note aux lecteurs : À la vue de l’épaisseur de ce traité et surtout au regard du sujet qui peut s’avérer plus que vaste tant il est passionnant et regroupe un nombre incalculable d’adeptes mais aussi de pratiquants, vous aurez pris soin de constater qu’il m’a été difficile de regrouper toutes les études et cas pratiques que j’ai pu répertorier tout au long de ma courte vie et j’ai aussi, il faut bien l’avouer, autre chose à foutre.

Chapitre 1 : Définition de la Connerie

Il convient tout d’abord de définir notre champ d’action pour ce traité. En effet, vous conviendrez que la connerie peut avoir plusieurs significations en fonction de votre culture, de votre classe sociale, de l’endroit où vous vivez ou encore de votre degré de relation avec l’auteur de ladite « connerie ». Je me bornerai ici à définir la connerie telle qu’elle est acceptée par la majorité d’entre nous, c’est à dire un acte volontaire ou non, opéré par un individu que l’on qualifiera, suite à sa connerie voire même en amont, de « sombre connard » ou de « sombre connasse », la connerie n’étant pas très regardante quant au sexe de celui qui la pratique, nous rendant tous égaux face à celle-ci. La connerie est un fait, un acte ou une parole qui conduit l’individu qui l’a produit à dévaloriser l’intelligence communément admise par la société à laquelle il appartient. Ainsi, étant maintenant clair sur notre sujet et ayant largement défini ses limites, nous pouvons maintenant nous plonger dans une étude plus approfondie.

Chapitre 2 : Les origines de la Connerie

D’aussi loin que l’on se souvienne, la connerie a toujours accompagné l’évolution de l’homme. Elle y a même grandement participé. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une connerie que le feu, véritable précurseur de notre évolution, fut découvert. En effet, le Professeur Soeur (ça ne s’invente pas) a mis en lumière, dans la publication récente de ses recherches, que c’est lors d’une soirée « au coin du feu » qui n’existait pas encore que fut découvert le feu. Un dénommé « Pheu » (prononcer « Pheu »), alors chef du village, entama une danse de la pluie tant il faisait chaud et que les infatigables soiffards que nous étions déjà lui cassaient les pieds avec cette sécheresse qui s’était abattue sur leur région durant trois mois déjà. Mais la pluie ne venait pas. « Pheu » fut alors destitué et, comme il était coutume à l’époque, sa maison de bois fut démontée pour être réduite en un tas que l’on plaça sur une plaine, loin du village. Cette pratique très brutale est encore à ce jour inexpliquée. Reste que « Pheu », lui, resta à côté de son tas de bois car il en avait encore le droit. Peu de temps après, le nouveau chef du village « Bheu » (prononcer « Bheu ») dut entamer à son tour la danse de la pluie, ses congénères étant toujours aussi cons, mais sans le savoir, la connerie n’ayant pas encore été découverte. Ce qui arriva quelques minutes plus tard. « Pheu », caché non loin, regarda donc le nouveau chef s’exécuter. Mais il s’attarda plus encore sur la femme de « Bheu ». Les témoignages restent flous quant à savoir comment mais nous savons que « Pheu » était en train de troncher la femme de « Bheu » sur son tas de bois quand la friction provoquée par les allées et venues provoqua des étincelles. Attiré par cette chose nouvelle « Bheu » arriva et asséna un coup de massue fatal à sa femme d’abord et à « Pheu » ensuite (c’est dans cet ordre que se faisaient les choses à cette époque). Les peaux de bête des deux amants sont ensuite entrées en contact avec les braises, donnant naissance à la toute première flamme connue de l’Histoire de l’Humanité. Ainsi, la toute première connerie connue à ce jour, coucher avec la femme d’un autre pendant qu’il fait la danse de la pluie, entraîna la formidable chaîne de l’évolution qui nous a amenée à ce que nous sommes aujourd’hui. Il est donc admis que la connerie s’avère très souvent péjorative au premier abord mais il convient de rétablir aujourd’hui son honneur. Oui, nous autres, Hommes et Femmes, nous devons beaucoup à la connerie. Je me risquerai même à dire que c’est elle qui a fait ce que nous sommes et c’est ce que je vais tâcher de démontrer par la suite.

Chapitre 3 : L’évolution de la connerie.

Nous avons donc établi que la connerie, trop souvent vue comme une tare, est bel et bien ce qui nous a permis d’avancer à travers les âges. Nous avons tous en tête nombre de conneries célèbres qui marqueront à tout jamais notre Histoire commune. Mais il faut bien avouer qu’elles ont tout de même bénéficié d’une évolution qui accompagnera la nôtre au mieux, mais qui souvent nous précèdera pour nous y entraîner ensuite. Aux travers les âges, la connerie a donc suivi sa propre évolution, que nous devons prendre le temps d’analyser ici afin d’en comprendre les tenants et aboutissants. D’aussi loin que nous nous souvenons et, de récentes recherches le prouvent, nous avons toujours été entourés de nombreux « connards » et « connasses », condition sine qua non à la connerie, faut-il le rappeler. Partant de ce postulat nous pouvons établir la conclusion qu’il n’a jamais été prouvé qu’une intervention extérieure autre que pratiquée par les dits « connards » et “connasses” soit à l’origine de la connerie. La conclusion étant que nous sommes tous et où que nous soyons sur cette planète, intimement liés par son essence même. J’entends par là qu’elle fait partie intrinsèque de notre conscient collectif. C’est donc au même titre que la faim, la peur ou encore l’amour d’une mère pour son enfant que la connerie vient s’inscrire. Véritable instinct humain qui nous qualifie, nous identifie et nous distingue des autres espèces animales. Il est donc fascinant de constater que des années d’évolution nous ont conduit à marcher sur deux jambes, inventer la roue, l’écriture, la musique, l’administration et j’en passe car vous m’aurez compris: oui, toutes ces années d’évolution ont été intimement liées à la connerie. La connerie a souvent été motrice de notre évolution. Elle y a contribué grandement. On a tous en tête cet exemple célèbre de Charlemagne, précurseur en la matière. Non content d’avoir entériné l’école pour tous, événement pour certains courants de pensée qui reste fondateur dans la connerie,il persista par la suite en s’acharnant à diviser son empire, pour conduire les peuples qu’il avait alors réunis à se taper sur la gueule pendant les siècles à venir et même encore aujourd’hui. Certains reconnaissent alors en Charlemagne un génie fondateur d’un mouvement dont il n’avait pas conscience lui-même. De par son statut d’empereur, il adoubera donc cette pratique, libérant ainsi les esprits de son époque et engendrant surtout des générations de fidèles. C’est ainsi que de nos jours, nous croisons tous et tous les jours de nombreux adeptes qui peuvent même ignorer parfois qu’ils sont des illustres représentants du grand Charlemagne. On pourra donc citer certains férus pratiquants qui se sont illustrés au fil de notre histoire commune. Je pense ici bien entendu à Francisque Sarcey, Madame de Montfour, Drice Ambroise, le désormais célèbre inventeur du « jaune dégueu sur le store » et je ne vous ferai pas l’insulte de tous vous les citer mais je n’omettrai pas non plus mon oncle Bernard, surtout quand il a un coup dans le nez. Ayant établi ici une courte chronologie de la connerie, nous sommes alors en droit de nous demander ce que ce formidable outil, cet instinct dominant chez certain, nous réserve pour l’avenir.

Chapitre 4 : L’avenir de la connerie.

Nous sommes une espèce formidable. En matière de connerie nous sommes intarissables et ce serait fastidieux de recenser tous les exemples que nous avons tous en tête à l’évocation de cette discipline. Nous pouvons toutefois nous attarder sur des pratiquants remarquables qui sont à la tête de ce mouvement aujourd’hui. J’évoquerai donc ici le plus célèbre de ses porte – drapeaux, homme des plus assidus et qui ne fait aucune concession dans son domaine : Monsieur Mickey Grump. Monsieur Grump est un talent brut. Il a su, et à contre courant il faut bien l’avouer, revenir aux fondamentaux en prenant soin d’insuffler une fraîcheur incroyable quant aux moyens de diffusion de son génie. Tel Charlemagne en son temps, il a tout d’abord entrepris de se hisser en haut de sa tribu, qui comptait déjà de nombreux adeptes, pour les convaincre qu’il fallait agir vite et maintenant. Pour le plus grand plaisir des passionnés, Monsieur Grump parviendra donc à la tête de son peuple, faisant taire au passage ceux qui n’avaient pas su reconnaître en lui le nouveau fer de lance de la connerie. Il a rapidement su convaincre tout le monde en modernisant son action, ouvrant au passage la voie à des millions d’adeptes, créant ainsi un nouvel espace d’expression dédié quasi exclusivement à la pratique de la connerie, j’ai nommé ici les « réseaux sociaux ». Il était en effet le seul à pouvoir percevoir la portée extraordinaire d’un tel outil. Il lui permettait, en temps réel, de nous faire partager son savoir-faire, ses recherches, ses remarques et même de publier ses théories en direct, pour le plus grand bonheur de son peuple mais aussi du monde entier. Je suis donc très confiant, tout comme mes confrères, quant au futur de cette formidable matière qu’est la connerie. Avec des illustres représentants, pratiquants et théoriciens tel que Monsieur Mickey Grump, nous ne pouvons qu’être optimistes, nous, hommes de science. Oui, nous l’affirmons, la connerie n’est pas prête d’être une langue morte.

Chapitre 5 : Lutter pour sa survie

Il ne tient qu’à nous d’être attentifs au moindre sursaut de génie qui se trouve peut-être au coin de notre rue, voire même chez notre voisin et peut-être plus près encore. Nous nous devons tous d’être ouverts à cette pratique car, et certains l’ignorent, vous avez certainement déjà un jour, un soir ou peut-être même hier, été confrontés à un disciple qui a fait une tentative. Ce sont des choses qui doivent nous garder en éveil, nous ne devons pas relâcher notre attention, à aucun instant. Car c’est à ce prix que certains d’entre nous seront appelés à embrasser la connerie pour un jour et je vous le souhaite, faire partie des hommes qui sont devenus, ne serait-ce que l’espace d’un instant un « sombre connard » ou une « sombre connasse », discipline unisexe rappelons-le.

Chapitre 6 : Conclusion

Nous sommes tous dépositaires de la connerie d’un autre et nous devons tâcher ensemble de valoriser au mieux ce don qui est fait à chacun d’entre nous afin de ne pas l’ignorer.


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